Le paradigme biomimétique de l'écologie industrielle

Comme le fait observer une philosophe des sciences, Bernadette Bensaude-Vincent (*), la démarche intellectuelle de l'écologie industrielle se développe sur quatre plans :

  1. Une démarche d'artificialisation de la nature, dans la mesure où elle considère la « nature » (y compris le système industriel) sous l'angle des concepts sophistiqués de l'écologie scientifique;

  2. Parallèlement, et de manière corollaire, cette démarche consiste à « naturaliser » l'économie, en arrimant l'ensemble des activités économiques (sans exception) aux ressources provenant de la Biosphère;

  3. Cette « naturalisation » de l'économie s'accompagne d'une nouvelle méthode de comptabilité: le métabolisme industriel, qui établit le bilan complet de l'ensemble des flux et stocks physiques (matière et énergie) consommé par le système industriel, permettant ainsi de comprendre de manière pertinente le fonctionnement (la « physiologie ») du système industriel;

  4. L'objectif visé, dans la perspective évolutive de l'écologie industrielle, n'est pas un état idéal, final, statique, qui s'appellerait « développement durable », mais un équilibre dynamique, visant une co-évolution viable du système industriel avec la Biosphère.