Cours de comptabilité générale

Commentaires sur l'usage des ratios

On pourrait, on s'en doute, définir encore de nombreux autres ratios. Nous nous sommes contentés de citer les plus courants.

Leurs utilisateurs, généralement des personnes extérieures à l'entreprise - banquiers ou analystes financiers - prennent toujours la précaution de préciser que, dans leur esprit, un ratio n'a pas de valeur, pris isolément, mais qu'il est au contraire nécessaire d'en considérer plusieurs, sur une série d'années.

Cela étant dit, les banquiers s'en servent assez souvent pour porter un jugement sur le risque de faillite d'une entreprise en calculant un score destiné à aider à la décision de lui accorder ou non un crédit (on parle de "credit scoring", dont l'usage pour les crédits aux particuliers est connu). Le score est une fonction linéaire de divers ratios, assortie de seuils d'acceptation ou de méfiance. Les banques essaient de mettre au point leur propre score « Un des plus connus est celui de la Banque de France. », par des analyses statistiques de défaillances passées, car un bon système de scoring dépend a priori du type de clientèle. Il peut par ailleurs être adapté à chaque secteur considéré.

Complément

Deux critiques sont souvent formulées à l'encontre des ratios et des scores qui en sont tirés :

  • ils sont calculés à partir de données comptables dont on a vu qu'elles demandaient à être interprétées, compte tenu du caractère conventionnel de la nomenclature et du mode de valorisation adopté par la comptabilité générale ;

  • l'appréciation que l'on peut faire de la confiance placée dans l'évolution future d'une entreprise peut difficilement se justifier par quelques chiffres qui ne rendent pas compte de ses projets industriels et commerciaux ;

  • un score a d'évidentes propriétés d'auto réalisation : une entreprise à qui on refuse un crédit important pour elle parce qu'elle paraît présenter des risques de faillite au vu d'un score a de bonnes chances en effet de se trouver alors en difficulté.

Mais pour un analyste financier ou pour un banquier, les données comptables de synthèse sont pratiquement les seules sources d'information disponibles, et les ratios passés en revue sont des instruments qui ont au moins le mérite - sous réserve des précautions citées plus haut - de synthétiser la vision de l'extérieur sur l'entreprise, sans perte d'information par rapport aux données accessibles.

Par ailleurs, les banques sont elles-mêmes soumises aux contraintes imposées par la Banque de France. Cette dernière a notamment connaissance des bilans des entreprises, dès lors que celles-ci ont un chiffre d'affaires supérieur ou égal à 0,75 M€, ou que le montant total des crédits qui leur sont consentis atteint 0,38 M€.

l'attribution des crédits bancaires. Or, ces normes sont pour la plupart exprimées en termes de ratios.

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