Cette séance présente les modèles d’un ensemble de composants destinés à permettre la capture du CO2 par absorption physique dans du méthanol, qui constitue l’une des voies envisageables, notamment lorsque la capture peut avoir lieu en amont de la chambre de combustion.
Nous supposerons que le gaz combustible est un gaz de synthèse légèrement pressurisé, composé de monoxyde de carbone CO, d’hydrogène H2, d’eau H2O, et de gaz inertes comme de l’azote N2.
Dans une première étape, le CO est transformé en CO2 dans un réacteur dit Shift CO, selon la réaction d’équilibre équimolaire, et donc non influencée par la pression :
CO + H2O CO2 + H2
Dans une seconde étape, après avoir été séché, le gaz de synthèse contenant du CO2 est absorbé par du méthanol, tandis que le gaz combustible sans CO2 est dirigé vers la chambre de combustion.
Dans une troisième étape, le mélange méthanol/CO2 passe dans le régénérateur de méthanol, qui permet d’en extraire la plus grande partie du CO2. Le méthanol appauvri est redirigé vers la colonne d’absorption.
Les modèles d’absorption et de régénération du méthanol sont basés sur le travail réalisé par Cathy DESCAMPS dans sa thèse de Doctorat, soutenue le 1er juin 2004 à l’Ecole des Mines de Paris (Mines ParisTech), dont le titre est : “Étude de la capture du CO2 par absorption physique dans les systèmes de production d’électricité basés sur la gazéification du charbon intégrée à un cycle combiné”.
Les indications que nous donnons dans ce module de formation à distance ne pouvant être que très sommaires, nous vous recommandons de vous reporter à des ouvrages qui traitent de manière approfondie de l’absorption. Vous trouverez des explications complémentaires dans l’article des Techniques de l’Ingénieur ci-dessous :
composition :
avec autres espèces
à l’équilibre
Kp = f(T)
Loi d’action de masse
gaz humidifié PCI : 6 483 kJ/kg
gaz converti PCI : 5 876 kJ/kg
Au cours de cette séance, nous avons présenté les modèles d’un ensemble de composants destinés à permettre la capture du CO2 par absorption physique dans du méthanol.
Sur la base des résultats que nous avons obtenus, nous pouvons faire une première estimation de l’impact de la capture du CO2 sur les performances de la centrale électrique considérée.
Nous supposerons que la centrale sans capture a un rendement de 45 %, et que la réaction shift est globalement équilibrée thermiquement, c’est-à-dire que la chaleur qu’elle dégage suffit à vaporiser l’eau dont elle a besoin.
Dans ces conditions, les besoins du dispositif de capture en chaleur, en puissance mécanique et en refroidissement sont donnés dans le tableau ci-dessous, exprimés en kW, pour une centrale de puissance nominale 200 MW.
conversion shift | condensation eau | absorption | régénération | total | |
---|---|---|---|---|---|
Refroidissement 30°C | 37 050 | 319 | 1 077 | 38 556 | |
Refroidissement -30°C | 1 474 | 1 474 | |||
Chaleur régénération | 2 164 | 2 164 | |||
Puissance mécanique | 19 123 | 841 | 1 663 | 21 627 |
Les 19 MW de perte de puissance mécanique imputés à la conversion shift correspondent à la baisse de PCI qui prend place pendant cette opération.
À ces valeurs, déjà très élevées, il faudrait ajouter la puissance de compression du CO2 capturé, qui doit généralement être livré à environ 120 bar, alors qu’on l’extrait à 1,2 bar.
Cette analyse sommaire permet de se faire une première idée de l’impact de la capture du CO2 sur les performances de la centrale.
L’ensemble des fichiers de travail correspondant aux modèles présentés peut être téléchargé à partir du lien ci-dessous.