Ressources

Glossaire

A

Analyse de Cycle de Vie (ACV)

Fournit un moyen systématique pour évaluer l'effet sur l’environnement d'un produit, d'un service ou d'un procédé. L’objectif est d’évaluer la pression d'un produit sur les ressources et l’environnement tout au long de son cycle de vie, de l'extraction des matières premières jusqu'à la mise au rebus en fin de vie, cycle souvent qualifié de berceau au tombeau. Un effet secondaire est qu'en limitant les besoins en ressources et en énergie, la chaîne de valeur du produit peut s'en trouver améliorée. Son application est normalisée (normes ISO 14040). L'analyse du cycle de vie s'occupe d'étudier la fonction du produit. En n'étudiant que le produit en lui-même, il deviendrait difficile de comparer des produits remplissant la même fonction mais de manière différente comme la voiture et le transport en commun dont la fonction commune est de déplacer des personnes. Inconvénients : c’est un outil onéreux, peu transparent, qui ne permet pas facilement de hiérachiser l’importance relative des impacts (comparer des kg de CO2 avec des kg de déchets nucléaires), et qui susceptible de générer des barrières à l’entrée des marchés (consolidation de monopoles). La comparaison entre deux ACV est difficile, elle pose le problème de la substitution. L’alternative est de bannir l’usage de certains produits (ex : directive RoHS) ou de n’autoriser que celles qui sont susceptibles de tri efficace.

haut de page

D

Dématérialisation de l’économie

Il s’agit des différentes stratégies à mettre en œuvre afin de répondre à l’un des objectifs de l’écologie industrielle. A partir de l’approche systémique proposée par l’EI elles proposent donc d’agir sur plusieurs éléments de notre société industrielle responsables d’interactions fortes avec le reste de la biosphère. Ces éléments se situent à différents niveaux d’analyse du système « société industrielle » : - L’approche produit : l’éco-conception, - Approche site : éco-technologies, technologies propres et sobres - Approche système : bouclage de flux sur un territoire Ces stratégies sont des réponses d’ordre organisationnel (économie de fonctionnalité) ou technologique (éco-conception, développement d’éco-technologies) et ont pour point commun de modifier les comportements des acteurs vers un découplage entre activités productives et consommation de ressources physiques.

Dématérialisation de l’économie (stratégie de)

Il ne s’agit bien entendu pas de la dématérialisation définie comme « la transformation d'un traitement de documents réels en traitement numérique ». Il s’agit d’un objectif de découplage entre la production de richesse en réponse aux besoins humains et la consommation de ressources issues de la biosphère. Cette dématérialisation se concrétise par certains objectifs, tel le facteur 4, engagement pris par la France de diviser par un facteur 4 les émissions nationales de gaz à effet de serre d'ici 2050.

Développement éco-industriel

Mode de développement qui se structure autour de communautés d’entreprises qui coopèrent les unes avec les autres afin de partager efficacement les ressources (informations, matière, eau énergie, infrastructure et habitat naturel) permettant des gains économiques et environnementaux ainsi qu’un accroissement des ressources humaines équitable pour les netreprises et le communautés locales. (source PCSD 1996).

haut de page

E

Eco-efficacité

Entre deux services équivalents, le plus éco-efficace est celui qui consomme le moins d’énergie et de matières premières.

Ecologie Industrielle

L’écologie Industrielle est une nouvelle pratique de management environnemental allant au-delà des politiques environnementales sectorielles. Elle s’applique à tous les secteurs de production. Elle se propose comme réponse aux défis plus globaux et intégrés en favorisant la transition du système industriel actuel vers un système viable, durable, inspiré par le fonctionnement quasi cyclique des écosystèmes naturels. En pratique, pour tendre vers cet objectif, l’écologie industrielle s’attache à : · Recycler : Valoriser les déchets comme des ressources et boucler autant que possible les cycles de matières · Contrôler les émissions de polluants : minimiser les émissions dissipatives liées aux usages qui dispersent les produits polluants dans l’environnement (CO2, déchets toxiques etc.) ; · Réduire les prélèvements de matière et d’énergie : dématérialiser les produits et les activités économiques ; · Substituer des ressources renouvelables aux ressources épuisables L'écologie industrielle s'appuie en premier lieu sur le métabolisme industriel c'est-à-dire l'analyse des flux de matières sous-jacents à toute activité économique, les bilans matière-énergie. Elle recourt également aux calculs d'optimisation, aux analyses de cycle de vie.

Ecologie Territoriale

L’écologie territoriale constitue un champ d’application de l’écologie industrielle visant à en systématiser la mise en œuvre à une échelle territoriale. Cette échelle doit être suffisamment large pour permettre l’élaboration de synergies entre activités humaines et l’existence d’une taille critique pour la valorisation des déchets. Son périmètre gagne cependant à être restreint à ce qui permet l’organisation d’une gouvernance satisfaisante. L’écologie territoriale appelle la question de l’importance à accorder à une territorialisation des activités humaines.

Economie circulaire

Il s’agit du double terme employé notamment en Asie pour parler du concept d’écologie industrielle.

Economie de fonctionnalité

Il s’agit d’un modèle entrepreneurial qui consiste à ne plus vendre des biens, mais l’usage (les fonctions) des biens. Les biens demeurent propriété de l’entreprise qui, bien que productrice de biens physiques, vend essentiellement du service. Le fait de demeurer propriétaire du bien incite, à certaines conditions, l’entreprise à dématérialiser autant que possible le service vendu au client (entreprise ou consommateur final).

Eco-technologies

Il s’agit d’une science applicative visant à pourvoir aux besoins humains avec un minimum d’impact écologique. Cela requiert une profonde compréhension des écosystèmes. Toute technologie qui réduit les dommages sur l’écosystème, sur une base écologique, et qui favorise le développement durable, et notamment la préservation de la biodiversité, peut être considérée comme une éco-technologie. La vision des éco-technologies doit être systémique et non concentrée sur un seul type d’impact ou d’enjeu écologique. De ce fait, l’implication d’experts écologiques familiers avec l’environnement local joue un rôle primordial au sein d’une équipe travaillant au développement d’éco-technologies, afin non seulement de disposer d’éco-technologies efficientes, mais également adaptées aux conditions locales d’application. Il s’agit notamment : - d’accroître une sélection et une utilisation plus efficace des matériaux et des sources d’énergie ; - d’améliorer constamment les process et produits pour les rendre les plus propres possible ; - de travailler sur un marketing axé sur l’écologie ; - d’introduire des systèmes de management environnemental au niveau de la production de biens et de services ; - de développer des activités de meilleure prise en compte par le grand public des enjeux du développement durable. Afin de développer au mieux des éco-technologies, il est nécessaire d’employer des connaissances et des savoir-faire multidisciplinaires (sciences naturelles et technologiques, sciences sociales).

Effet rebond

Il désigne le fait que les gains en éco-efficacité sont compensés par l’augmentation de la consommation du service.

Efficacité énergétique

L'augmentation de l'efficacité énergétique permet de réduire les consommations d’énergie, à service rendu égal, et cela entraîne la diminution des coûts écologiques, économiques et sociaux liés à la production et à la consommation d’énergie. Pour arriver à une maîtrise de l'énergie, un des principaux objectifs est l'amélioration de l'efficacité énergétique.

haut de page

H

Hiérarchie européenne des modes de gestion des déchets

Cette hiérarchie, initialement établie aux Pays-Bas, est la suivante : Réemploi ; Réutilisation ; Recyclage matière ; Recyclage énergétique ; Incinération ; Mise en Décharge. Cette hiérarchie, intouchable pour certains, devrait davantage être discutée, notamment par l’emploi au cas par cas d’analyses de cycle de vie.

haut de page

I

Indicateurs de développement durable

Instruments de mesure des activités humaines en fonction des objectifs du développement durable. Ces instruments peuvent être soit établis en sous-catégories distinctes (indicateurs environnementaux, sociaux et économiques), soit en fonction d’enjeux de milieu (eau, air, sol…), soit en fonction d’enjeux établis par la société (changement climatique et donc émissions de gaz à effet de serre, protection de la biodiversité…).

haut de page

L

Limitation des pertes

Dans une logique systémique, il est fondamental que le système fondé sur les postulats de l’écologie industrielle limite l’ensemble des pertes ou fuites, qu’il s’agisse de dissipation d’énergie, de production de déchets non valorisables, ou de substances nocives pour l’écosystème. L’EMPA estime ainsi que 98% de la matière utilisée pour fabriquer un produit est perdue au cours de la fabrication. La limitation des pertes vise à réduire ce taux de déchets. C’est une stratégie complémentaire et parfois contradictoire de la valorisation des déchets.

haut de page

M

Métabolisme industriel / territorial

Le métabolisme industriel consiste à établir des bilans de masse et à estimer les flux et stocks de matière et d’énergie structurant le fonctionnement d’un système, ceci afin d’avoir une vision globale de son fonctionnement. Ce système peut être un produit, un entreprise, un territoire. L’intérêt peut se focaliser sur tous les flux qui entrent ou qui sortent du système, ou seulement sur des substances particulière dont les impacts sont avérés (ex : métabolisme d’un métal lourd dans un bassin versant). Avec l’analyse du cycle de vie (ACV), qui s’intéresse à l’ensemble des critères et des étapes du cycle de vie de produits ou services, c’est un outil d’aide à la décision pour les stratégies de prévention et de développement. Le métabolisme territorial consiste à suivre la même démarche dans un périmètre géographique déterminé.

haut de page

P

Parcs éco-industriels (parfois juste évoqués comme éco-parcs)

Désigne une zone où les entreprises coopèrent pour optimiser l'usage des ressources, notamment en valorisant mutuellement leurs flux sortants (les déchets d'une entreprise servant de matière première pour une autre, les excédents énergétique de sources d’énergie). Il existe de nombreux synonymes : réseaux éco-industriels (échelle plus grande que la zone) symbioses industrielles, écosystème industriel…

haut de page

R

Réduction des polluants

Il s’agit de réduire l’émission de substances nocives d’un point de vue écologique, et notamment en ce qui concerne l’impact sur la santé des espèces vivantes. Les substances polluantes sont soit présente dans l’environnement, soit d’origine anthropique. Pour les premières, il s’agit surtout de faire en sorte que le résultat des activités humaines n’aboutisse pas à des phénomènes de concentration nocifs pour l’écosystème. Pour les secondes, plusieurs moyens sont envisageables, de la non production pure et simple de ces substances « artificielle » (ce que prône The Natural Step), à leur neutralisation en fin de process. Cette neutralisation pose cependant la question de l’élimination des polluants ainsi neutralisés et très concentrés. Plus la réduction des polluants s’effectue en amont et moins se pose ce problème de concentration et d’élimination.

Réemploi des ressources

Le réemploi se distingue de la réutilisation en ce que le produit devenu déchet est réintroduit dans le cycle avec le même usage que celui pour lequel il était conçu au départ.

Réutilisation des ressources

Il s’agit de réintroduire dans le cycle des activités humaines la partie des ressources employées et autrement destinées à se disperser dans l’environnement ou à être considérées comme des déchets. Il s’agit en ce sens de répondre aux deux premiers principes de l’écologie industrielle.

haut de page

S

Sobriété

La sobriété dans le contexte du développement durable peut-être définie à deux niveaux. Le premier, très général, consiste à aller à l’encontre des travers de la consommation de masse. Il s’agit notamment de considérer que le bien-être va bien au-delà des aspects matériels et qu’il existe d’autres moyens de parvenir à l’épanouissement personnel. Le deuxième niveau s’intéresse essentiellement à la sobriété énergétique qui est une démarche visant à réduire la consommation d’énergie en agissant sur les comportements utilisateurs de l’énergie. Ces deux niveaux sont complémentaires. Le premier se veut structurant et incite à une rupture dans le comportement des individus par rapport à l’économie de marché. Le deuxième ne remet pas en cause ce rapport mais considère que des stratégies dites de « non regret » doivent être incitées, soit en agissant sur les comportements à la marge (conduite souple en voiture, supprimer les veilles sur les appareils non utilisés, penser à éteindre les lumières…), soit en développant des technologies qui, à égalité de performance, sont moins gourmandes en énergie.

Substitution

Les analyses de cycle de vie et les théories de la dématérialisation de l’économie reposent sur l’idée que l’on peut substituer des biens et services moins « pondéreux » sur le plan écologique à des biens et des services plus « impactants ». L’économie pourrait ainsi être « allégée ». Toutefois la substitution d’un bien ou un service à un autre est loin d’être comprise. Si les aspects écologiques sont relativement bien identifiés, les aspects sociaux ne sont pas pris en compte dans les outils.

haut de page

T

Territorialisation des activités humaines

Il s’agit de considérer que le développement durable passera par l’établissement de limites à une économie aujourd’hui déconnectée de la dimension géographique, l’espace étant essentiellement vécu comme une contrainte qu’il faut dépasser.

haut de page

V

Valorisation Des Déchets

Il s’agit de réintroduire les déchets dans le cycle des activités humaines. Cette valorisation est dite « valorisation matière » lorsque la matière présente dans le déchet est recyclée et redevient ressource. Elle est dite « valorisation énergétique » lorsque le déchet devient combustible, soit pour produire de la chaleur, soit de l’électricité, soit les deux (cogénération).

haut de page