Pourtant fort différents les uns des autres tant sur le plan organologique que concernant leurs caractéristiques musicales, la plupart des instruments à cordes sont réalisés à partir du matériau bois. Est ce à dire que le bois serait un matériau propre à tout faire ?
Les méthodes d’investigations scientifiques développées ces dernières années permettent d’acquérir des données précises sur les propriétés d’anisotropie et de dissipation d’énergie au sein du matériau bois. Celles-ci semblent être des paramètres pertinents dans la définition de la « qualité » d’un bois propre à la facture instrumentale. Dans la plupart des cas, ces propriétés peuvent être rapprochées des différences structurelles et/ou de compositions chimiques que l’on sait maintenant mettre en évidence grâce à différentes approches expérimentales.
La mesure fine de ces paramètres sensibles liés aux matériaux s’appliquant à la facture instrumentale permet aujourd’hui d’envisager la réalisation d’instruments avec d’autres matériaux. Cette démarche d’ingénierie inverse offre à la fois la possibilité de concevoir des matériaux de substitution et de répondre ainsi à certaines préoccupations économiques et environnementales, mais elle conduit également à une réflexion sur la conception de nouveaux instruments.