Cours de comptabilité générale

L'harmonisation internationale

Les différentes normalisations nationales sont de plus en plus coordonnées par divers organismes internationaux.

Au niveau mondial, un organisme fondé en 1973, appelé International Accounting Standard Committee (IASC), en français Commission des normes comptables internationales, réunissait au départ des représentants des principales organisations comptables « Pour la France, la CNCC et l'OEC. » de nombreux pays, dans le but d'élaborer et de publier des normes comptables internationales. Ces normes dites IAS (il y en a 41) n’étaient pas obligatoires pour les entreprises, mais visaient à prendre une place de plus en plus grande, compte tenu de l'importance croissante des marchés financiers non nationaux pour les grands groupes qui souhaitent y être cotés pour y lever des capitaux.

Une innovation importante de ces nouvelles normes est la définition d’un cadre conceptuel,qui n'est pas une norme comptable internationale, mais qui décrit les concepts qui sont à la base de la préparation et de la présentation des états financiers. Ce cadre sert de guide pour la résolution de problèmes comptables lorsqu'il n'existe pas de disposition spécifique édictée par une norme comptable internationale. Il vise également à fixer les objectifs des états financiers et les caractéristiques qualitatives de l'information financière.

Pour gagner en influence et se rapprocher du modèle de l’organisme américain de normalisation, l’IASC a été refondé en mars 2001 selon une organisation complexe que nous ne décrirons pas ici, mais dont l’organe de normalisation, qui reprend les activités d’harmonisation de l’ancien IASC est l’IASB, International Accounting Standard Board. L’IASB publie des normes dites IFRS (International Financial Reporting Standards) qui remplacent progressivement les normes IAS. On notera l’influence très grande des Anglo-Saxons dans l’IASC-IASB, qui rend finalement les normes IAS-IFRS assez semblables aux US GAAP. Le très grand succès stratégique de l’IASB a été de devenir la source de la normalisation européenne.

D'autres organisations, comme l'OCDE et l'ONU, s'intéressent également à la recherche d'une harmonisation comptable internationale.

Au niveau européen, on a assisté pendant plus de vingt ans à une première tentative d’harmonisation, sous l'effet de directives de la Commission des communautés européennes. C'est ainsi en particulier que la quatrième directive de 1978 a fortement influencé l'élaboration du plan comptable français de 1982, qui est compatible avec elle. Cette forme d'harmonisation a été abandonnée, la normalisation se faisant désormais en liaison étroite avec l'IASC.

La Commission européenne, confirmant sa déclaration du 13 juin 2000, a présenté le 13 février 2001 une proposition de règlement européen visant à rendre obligatoires les IFRS pour les sociétés cotées européennes, pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2005. Ce texte a été définitivement adopté par le Parlement européen et le Conseil de l’Union le 19 juillet 2002« Les normes IFRS doivent par ailleurs être préalablement approuvées par un nouvel organisme assurant un contrôle politique, le Comité de la Réglementation Comptable européen. » . La possibilité y est offerte aux Etats membres d’étendre cette harmonisation, au rythme souhaité par chacun aux sociétés non cotées et aux comptes individuels.

La France a pour l’instant choisi de limiter l’option pour les comptes individuels aux sociétés appartenant à un groupe (sociétés mères et filiales) à la seule tenue des comptes en cours d’exercice« Pour faciliter l'élaboration de leurs comptes consolidés. », à l’exclusion des comptes de fin d’exercice, qui doivent continuer à être publiés en normes françaises (PCG). Cette prudence est liée à la difficulté rencontrée à faire évoluer les règles françaises vers les IFRS ; on parle de « convergence ». La convergence est particulièrement freinée par les réticences du fisc. L’avenir dira si et comment ces difficultés seront surmontées.

En résumé, les nouvelles normes IFRS ont d'ores et déjà des conséquences très importantes sur les comptes consolidés des groupes et sur le jugement porté sur ces derniers par les investisseurs, mais peu sur les comptes individuels qui sont l'objet principal du présent cours.

Listes des principales normes IAS /IFRS (dont certaines sont encore en évolution)
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